RÉSIDUS D'ABAMECTINE
On augmente alors que l'Europe vient de sévir face aux études cachées par l'industrie
Tu as aimé les augmentations de seuils de résidus de glyphosate sur tous pleins de tes aliments ?
Tu vas adorer l’abamectine.
(humour noir)
Comme Santé Canada apprend rarement de ces erreurs, voici la nouvelle - qui ne te surprendra plus beaucoup : Santé Canada réalise une consultation pour proposer l’augmentation des limites maximales de résidus d’abamectine sur pas mal d’aliments.
Du déjà-vu donc. Malheureusement.
Mais l’abamectine a sa propre « petite » histoire bien à elle : des études (de l'industrie) cachées (par l'industrie) ont poussé l'Europe à revoir ses propres LMR d'abamectine.
En 2023, des chercheurs ont démontré que Syngenta (l’entreprise qui produit l’abamectine) n’avait pas fourni la même liste d’études de référence aux instances européennes et américaines.
Pas si étrange que ça. On le sait, l’Europe est plus « stricte » dans son processus d’homologation (même s’il n’est pas parfait, loin de là). Du coup, l’entreprise a décidé de ne pas leur faire parvenir certaines études, disons « moins bonnes ».
Quand le scandale est sorti, une commission d’enquête parlementaire a été mise sur pied durant laquelle Monsieur Guilhem de Sèze, chef du département « production des évaluations du risque » de l’EFSA (l’autorité européenne qui régule les pesticides) a reconnu de nombreuses faiblesses dans l’évaluation européenne des pesticides.
Que dire de celle du Canada alors.
Résultat de cette commission :
1 - l’usage de l’abamectine a été circonscrit aux seules cultures sous serre (pour limiter l’impact sur la biodiversité) ;
2 - et les limites maximales de résidus d’abamectine sur les aliments révisées (à la baisse bien entendu).
Alors, qu’en 2024, Santé Canada nous propose d’augmenter les LMR de l’abamectine avec des facteurs multiplicateurs allant jusqu’à 20 comparativement à la réglementation européenne, ça nous pose de très très grosses questions.
Autre détail, au Canada, l’usage de l’abamectine n’est en rien limité aux serres.
Il faut croire qu’au Canada, on est plus costaud que nos semblables en Europe.
Bref, tu peux participer à cette consultation pour dire que tu n’es pas d’accord avec cette proposition.
Voici comment procéder :
- Se rendre sur ce lien et remplir le formulaire ;
- Faire trois commentaires — que tu peux choisir parmi ceux que nous avons prérédigés (en fonction de tes préférences)
