UNE MENACE GUETTE NOS VERGERS
Protégeons la pomme québécoise
Jeudi 10 octobre, Montréal - Avec la longue fin de semaine de l’Action de grâce qui approche à grands pas, dans laquelle de nombreuses familles en profiteront pour visiter leur verger local, Vigilance OGM souhaite mettre en lumière un nouveau risque qui guette nos vergers, qui pour le moment peuvent être fière d’être tous sans OGM.
En effet, Santé Canada a accepté plus tôt cette année la consommation d'une nouvelle pomme génétiquement modifiée (GM), l’Artic Gala, commercialisée par l’entreprise britanno-colombienne, Okanagan Speciality Fruits.
Il ne s’agit pas de la première fois que Vigilance OGM se bat contre l’introduction de cette pomme. Pour rappel, en 2015, lors de l’approbation par Santé Canada de trois variétés: l’Arctic Golden Delicious, l’Arctic Granny Smith et l’Arctic Fuji, Vigilance OGM a fait écho aux préoccupations de l’Association des producteurs de pommes du Québec. Heureusement, deux des variétés approuvées à l’époque, la Granny Smith et la Fuji ne sont pas adaptées à notre climat. Quant à la Golden Delicious, elle est très peu cultivée au Québec.
En revanche, la gala est une variété beaucoup plus présente au Québec, rendant ainsi son introduction et les risques de contamination plus probable.
« Cette fois-ci , la pomme gala GM constitue un réel risque pour les consommateurs, sachant qu'ils n'auront aucune information en l'absence d'étiquetage obligatoire et de contamination pour les producteurs qui n'en veulent pas », s’inquiète Maxime Dubé, responsable de la campagne contre la pomme GM chez Vigilance OGM.
Une déclaration pour défendre la filiale
À cette fin, Vigilance OGM souhaite interpeller les producteurs, emballeurs et transformateurs sur ce danger pour leur filiale. Au cours des prochaines semaines, des actions de sensibilisation auprès des acteurs du milieu continueront. Vigilance OGM profite donc du temps des pommes pour faire signer une déclaration à un maximum d’acteurs du milieu afin d'envoyer un message fort pour rassurer les consommateur.rice.s québécois·se·s dont 75 % ne sont pas prêts à consommer cette pomme, particulièrement sans étiquetage obligatoire.
« Nous craignons que l’apparition d’une pomme génétiquement modifiée amenuise la confiance de la population à l’égard des pommes québécoises. Cela pourrait entraîner des pertes économiques pour le secteur. La meilleure arme pour éviter cette perte de confiance est la transparence », déclare Maxime Dubé.
Faux problème, vraie solution
Rappelons que 100 % des OGM au Canada : soya, maïs et canola, sont conçues pour tolérer un ou plusieurs pesticides ce qui à long terme augmente leurs utilisations. Dans ce cas spécifique, la compagnie Okanagan Specialty Fruits a créé ces pommes GM afin que leur brunissement soit ralenti au contact de l'oxygène. Elle vise donc à régler un «faux» problème de commercialisation puisque selon eux la pomme GM aurait le potentiel de se vendre plus facilement en collation pour les enfants en format de tranches de pommes fraîches emballées dans des sacs en plastique.
Un «problème» naturel qu’on sait déjà comment régler en ajoutant du jus de citron, en utilisant un sac «ziploc» ou en maintenant les morceaux à l’aide d’un élastique une fois la pomme coupée. On peut aussi opter pour des variétés dont la chair brunit moins rapidement, telle que la Cortland et la Honeycrisp.
« Les producteurs avec qui nous avons discuté jusqu’à présent nous assurent qu’ils ne souhaitent pas planter cette pomme génétiquement modifiée. Il la trouve complètement inutile », assure Maxime Dubé.
De plus, des grandes chaînes d’épiceries comme Metro, sont claires, elles ne souhaitent pas commercialiser des pommes GM et souhaitent l’obtention de lettres de fournisseurs confirmant que leurs produits ne contiennent pas d’OGM. Par ailleurs, cette pomme menace particulièrement les vergers en régie biologique puisqu’elles pourraient perdre leur certification. En effet, la pollinisation croisée entre les cultures GM et non-GM peut se produire dans un rayon pouvant aller jusqu’à 4 km.
La résistance s’organise
Heureusement, des producteurs, emballeurs et cidreries se sont déjà engagés à ne pas planter ou transformer cette pomme GM. Vigilance OGM invite les citoyen.ne.s à participer dans cette mobilisation contre cette pomme en demandant à leur pomiculteur.rice, si ce n'est pas encore fait, de signer la déclaration qui les engage formellement à ne pas planter de pommier GM.
Cette problématique s’inscrit également dans notre campagne pour l’étiquetage obligatoire des OGM. Cela fait plus de 25 ans que ce droit fondamental de transparence est refusé aux Québécois et Québécoises. Pendant ce temps, 64 pays dans le monde ont déjà légiféré en ce sens, le Québec et le Canada restent largement en retard dans ce dossier.
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