PARTICIPEZ
Consultation sur les pesticides
Le 21 mars dernier, Santé Canada a lancé une consultation publique visant à Renforcer davantage la protection de la santé et de l’environnement : examen ciblé de la Loi sur les produits antiparasitaires. Même si nous recommandons la mise en place d’une commission parlementaire pour réviser en entier cette loi, c’est tout de même une occasion importante qu’il faut saisir.
En effet, il est urgent d’améliorer le processus d’évaluation des pesticides au Canada : une évaluation qui est critiquée à travers les rapports des Vérificateurs généraux du Canada, de nombreux scientifiques indépendants et ONG depuis trop longtemps.
Santé Canada a l’opportunité de devenir transparent et de baser son évaluation sur la science, c'est-à-dire sur des études publiées ayant été revu par des pairs, pilier fondamental en science. Il est temps de faire passer la santé des citoyen.ne.s et de l’environnement avant la santé financière des lobbys des pesticides.
(cliquez ici si vous éprouvez des difficultés avec le lien du bouton)
Contexte :
En juillet 2021, on apprend que le gouvernement souhaite augmenter les limites maximales de résidus (LMR) de glyphosate permises sur de nombreux aliments. Peu après, les médias révèlent que cette augmentation a été présentée à la demande de Bayer, le principal fabricant de pesticides à base de glyphosate.
Rapidement, on découvre qu'il en est de même pour une autre consultation, visant elle, les petits fruits. Cette fois, c'est Syngenta, une autre compagnie vendant des pesticides, qui est à la manœuvre.
Suite à l'emballement médiatique provoqué par ces révélations scandaleuses (et à l’approche des élections fédérales), le gouvernement a décidé de mettre le projet d’augmentation des LMR sur « pause », jusqu’au printemps 2022 (résumé en vidéo). Il a aussi indiqué qu’il souhaitait lancer des consultations qui ‘’permettront d'examiner, entre autres, des moyens d'accroître la transparence et d'équilibrer le processus de demande d'approbation des pesticides au Canada.’’
Consultation : Participez en fonction de votre temps
Nous sommes conscients que des consultations publiques peuvent être « intimidantes », surtout sur des réglementations très spécifiques comme celles-ci. Cela peut aussi demander beaucoup de temps pour ceux et celles qui souhaitent bien comprendre et maîtriser les enjeux avant de s’exprimer.
Nous avons donc créé deux profils de participation possibles en fonction de votre temps.
Attention : date limite pour participer – Jeudi 30 juin 2022
1) « Je manque de temps »
Il est possible de participer « facilement et rapidement » en demandant une réelle évaluation des pesticides transparente et basée sur la science. Pour cela, nous avons créé un courriel type qu’il vous suffit d’envoyer aux consultations avec en Cc les trois ministres concernées par les pesticides, soit : le ministre de la Santé M. Duclos, la ministre de l’Agriculture Mme Bibeau et le ministre de l’Environnement M. Guilbeault.
Vous êtes invité à cliquer ici, afin de relire la lettre et y ajouter les choses qui vous inquiètent (au besoin) et adapter le titre si vous le désirez. Nous vous encourageons aussi à partager cette publication pour inciter votre réseau à faire comme vous.
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2) « J’ai + de temps »
Nous vous invitons à lire notre mémoire qui se veut une critique globale du système d’évaluation des pesticides et non un mémoire ciblé comme le demande ces consultations. Cela explique pourquoi notre première recommandation est : la mise en place d'une commission parlementaire pour réviser fondamentalement la Loi sur les produits antiparasitaires.
1) Créer un document ‘’word ‘’en indiquant en première page du mémoire :
-votre nom complet et celui de votre organisation (si pertinent) ;
-votre numéro de téléphone ;
-votre adresse postale complète ou votre adresse électronique.
2) Créer votre propre contenu et vos recommandations en copiant-collant, au besoin, les parties de notre mémoire que vous trouvez pertinentes ;
3) L’envoyer avant le 30 juin à l’adresse suivante : pmra.publications-arla@hc-sc.gc.ca
En CCI : contact@vigilanceogm.org
Cela nous permettra de faire le suivi de votre mobilisation et de comprendre quels sont les enjeux qui vous préoccupent le plus.
UN GRAND MERCI POUR VOTRE TEMPS. ENSEMBLE POUSSONS LE GOUVERNEMENT À METTRE EN PLACE UNE ÉVALUATION DES PESTICIDES TRANSPARENTE ET BASÉE SUR LA SCIENCE INDÉPENDANTE.
Savez-vous comment Santé Canada évalue la toxicité des pesticides ?
Découvrez la dernière vidéo de l'humorise Christian Vanasse,
sur les lacunes de l'évaluation par Santé Canada.
LES VRAIS DESSOUS DE LA VIDÉO
La vidéo reprend avec un certain humour une panoplie de faits réels. C’est la seconde d’une série avec les personnages de P. Petelle et Pierre. P. (voir la première vidéo) Pour en savoir plus sur les échanges entre Santé Canada et Croplife, voici quelques « références » des faits soulevés durant ces 2 minutes 30. Explications.
Qui est P. Petelle ?
Pierre Petelle est le président de Croplife Canada, le principal lobby des pesticides et OGM au Canada.
· les principaux producteurs de pesticides et OGM au monde : Bayer/Monsanto, Corteva, Syngenta et BASF
· les principaux vendeurs de pesticides au Québec et Canada : Sollio, Synagris, Valent.
· les principaux acteurs de l’agriculture industrialisée au monde : Cargill, FMC, etc.
Avant d’obtenir la présidence de CropLife Canada, Pierre Petelle a travaillé 5 ans à Santé Canada comme conseiller senior à l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA), avant de devenir lobbyiste. Un cas flagrant de « porte tournante ».
L’effet cocktail, c’est quoi ?
Lors du processus d’homologation de pesticides, des études toxicologiques et écotoxicologiques doivent être présentées par les compagnies désirant mettre sur le marché canadien leurs formulations commerciales afin d’en évaluer les impacts sur la santé et l’environnement selon les exigences des organismes d’évaluation. Or, ces études sont faites en analysant les impacts du principe ‘’actif’’ seul.
D’un point vu scientifique, cette façon de faire est très discutable, comme le souligne le Comité d’experts sur les tests intégrés pour les pesticides[1]. La prise en compte du principe actif seul lors des tests toxicologiques est une lacune du processus d’homologation parce qu’aucun individu n’est exposé seulement au principe actif. Plusieurs recherches ont démontré que la formulation commerciale d’un pesticide peut avoir des effets plus néfastes que l’ingrédient dit actif. Des études menées sur les formulations commerciales à base de glyphosate[2] et autres pesticides les plus vendus au monde[3], montre entre autres que la formulation commerciale peut être 1000 fois plus toxique que le glyphosate seul.[4]
Cette vidéo vous interpelle ?
Passez à l'action !
Pour demander à Santé Canada, une réelle évaluation scientifique des pesticides : voir plus haut.
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Sources :
[1] CETIP, Comité d’experts sur les tests intégrés pour les pesticides. (2012). Nouvelles technologies et évaluation de la sécurité chimique. Conseil des académies canadiennes, Ottawa.
[2] N.Defargeand et al. Toxicity of formulants and heavy metals in glyphosate-based herbicides and other pesticides, Toxicology Reports Volume 5, 2018, Pages 156-163 (lien)
[3] Mesnage, R., et al. (2015). Potential toxic effects of glyphosate and its commercial formulations below regulatory limits.Food Chem Toxicol., 83 : 133-153.
[4] Toxicity of formulants and heavy metals in glyphosate-based herbicides and other pesticides