HUMOUR
L'effet cocktail avec l'humoriste Christian Vanasse
Le processus d'homologation des pesticides comportent de nombreuses lacunes. Dans notre manifeste Sortir du glyphosate, nous proposons d'ailleurs au gouvernement fédéral de revenir sur trois points essentiels :
- se baser sur des études indépendantes ;
- rendre public toutes les études sur lesquelles se base l'évaluation de la toxicité des pesticides par Santé Canada ;
- évaluer la formule commerciale, et non le seul ingrédient actif.
Pour mieux expliquer ces enjeux complexes, Vigilance OGM et Christian Vanasse vous ont concocté cette vidéo humoristique.
On se permet de vous lancer un À la vôtre!
LES VRAIS DESSOUS DE LA VIDÉO
La vidéo reprend avec un certain humour une panoplie de faits réels. C’est la seconde d’une série avec les personnages de P. Petelle et Pierre. P. (voir la première vidéo) Pour en savoir plus sur les échanges entre Santé Canada et Croplife, voici quelques « références » des faits soulevés durant ces 2 minutes 30. Explications.
Qui est P. Petelle ?
Pierre Petelle est le président de Croplife Canada, le principal lobby des pesticides et OGM au Canada.
· les principaux producteurs de pesticides et OGM au monde : Bayer/Monsanto, Corteva, Syngenta et BASF
· les principaux vendeurs de pesticides au Québec et Canada : Sollio, Synagris, Valent.
· les principaux acteurs de l’agriculture industrialisée au monde : Cargill, FMC, etc.
Avant d’obtenir la présidence de CropLife Canada, Pierre Petelle a travaillé 5 ans à Santé Canada comme conseiller senior à l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA), avant de devenir lobbyiste. Un cas flagrant de « porte tournante ».
L’effet cocktail, c’est quoi ?
Lors du processus d’homologation de pesticides, des études toxicologiques et écotoxicologiques doivent être présentées par les compagnies désirant mettre sur le marché canadien leurs formulations commerciales afin d’en évaluer les impacts sur la santé et l’environnement selon les exigences des organismes d’évaluation. Or, ces études sont faites en analysant les impacts du principe ‘’actif’’ seul.
D’un point vu scientifique, cette façon de faire est très discutable, comme le souligne le Comité d’experts sur les tests intégrés pour les pesticides[1]. La prise en compte du principe actif seul lors des tests toxicologiques est une lacune du processus d’homologation parce qu’aucun individu n’est exposé seulement au principe actif. Plusieurs recherches ont démontré que la formulation commerciale d’un pesticide peut avoir des effets plus néfastes que l’ingrédient dit actif. Des études menées sur les formulations commerciales à base de glyphosate[2] et autres pesticides les plus vendus au monde[3], montre entre autres que la formulation commerciale peut être 1000 fois plus toxique que le glyphosate seul.[4]
Cette vidéo vous interpelle ?
Passez à l'action !
Pour demander à Santé Canada, une réelle évaluation scientifique des pesticides : voir ce blog.
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[1] CETIP, Comité d’experts sur les tests intégrés pour les pesticides. (2012). Nouvelles technologies et évaluation de la sécurité chimique. Conseil des académies canadiennes, Ottawa.
[2] N.Defargeand et al. Toxicity of formulants and heavy metals in glyphosate-based herbicides and other pesticides, Toxicology Reports Volume 5, 2018, Pages 156-163 (lien)
[3] Mesnage, R., et al. (2015). Potential toxic effects of glyphosate and its commercial formulations below regulatory limits.Food Chem Toxicol., 83 : 133-153.
[4] Toxicity of formulants and heavy metals in glyphosate-based herbicides and other pesticides