« FAUSSES ONG »
Ou comment créer un faux mouvement populaire en faveur de la déréglementation des pesticides
Dans cet article, on se concentre sur l'organisme Advancing Agriculture qui a pratiqué une technique sournoise que l'on appelle l'astroturfing, ou le similitarisme en français.
Voici comment l'organisme définit sa mission :
Advancing Agriculture est une voix collective qui aide à promouvoir l'agriculture moderne au Canada. Nous sommes un groupe de représentants de la communauté agricole canadienne qui se sont réunis pour défendre les enjeux qui ont un impact sur notre secteur. Nous nous efforçons de bâtir une communauté de l’ensemble du secteur composée d’agriculteurs, d’éleveurs, de partenaires de la chaîne de valeur et de l’industrie des sciences végétales. — Advancing Agriculture
Leur but est de « promouvoir le profil du secteur agroalimentaire canadien auprès des décideurs politiques et du grand public »… en défendant les politiques dont le secteur a besoin pour se développer.
Voici sa mission réelle :
La voix collective dont parle l'organisme correspond à un type de campagne spécifique, orchestrée par l’industrie de l’agrochimie et ses alliés du monde agricole, qui est connue sous le nom d’astroturfing.
L’astroturfing, ou similiarisme est une technique consistant en la simulation d'un mouvement spontané ou populaire à des fins d’ordre politique ou économique pour influencer l'opinion publique.
En 2022, les lobbyistes utilisent cette plateforme afin de participer aux consultations sur l’Examen ciblé de la Loi sur les produits antiparasitaires de Santé Canada, soit la consultation qui fut déclenchée après le scandale de 2021 au sujet de la volonté de Santé Canada d’augmenter la limite de glyphosate autorisée sur de nombreux aliments.
Pour Advancing Agriculture, un des problèmes est que « les barrières réglementaires pour les produits antiparasitaires entravent l'innovation et la compétitivité ». Dixit : on veut moins de réglementation sur les pesticides, Santé Canada doit continuer à baser son évaluation sur la science développée par l’industrie, et non celle indépendante qui démontre de plus en plus les impacts sur la santé et la biodiversité des pesticides.
Pour Advancing Agriculture, un autre problème repose sur les « règles commerciales mondiales mal alignées pour les pesticides et les innovations en matière de sélection végétale [qui] constituent des obstacles au commerce mondial ». Il faut donc niveler par le bas afin d’atteindre une réglementation mondiale où tous les pesticides (outils) sont disponibles pour les agriculteur.rice.s sans limites d’utilisation et avec des limites maximales de résidus (LMR) de pesticides les plus élevées possibles.
Membrariat et financement
Il est à noter que Canadian Grain council et Grain growers of Canada ont comme adresse le 350 Sparks à Ottawa, le même bâtiment que Croplife. Ces deux derniers partagent le même bureau, où siège aussi Soy Canada.