Saumon OGM
Appel au Boycott des œufs d'Aquabounty
Des groupes environnementaux demandent le boycottage des œufs de saumon d'AquaBounty, producteur du saumon OGM
Montréal, le 12 septembre 2019 – En prévision du Salon canadien des fruits de mer, les 25 et 26 septembre à Montréal, des groupes environnementaux canadiens et américains (1) demandent à l'industrie de l'aquaculture et des fruits de mer de boycotter les œufs de saumon atlantique d'AquaBounty afin d'éliminer tout risque de mélange accidentel avec les œufs de saumon atlantique génétiquement modifié (GM) produits dans la même installation à l'Île-du-Prince-Édouard (Î-P-É), Canada.
Les groupes craignent que l'erreur humaine n'entraîne la production par inadvertance de saumon génétiquement modifié dans des parcs à filets ouverts et les risques environnementaux qui en découlent.
« Les entreprises qui achètent des œufs de saumon pour la pisciculture devraient écarter les produits AquaBounty de l'Île-du-Prince-Édouard afin d'éviter toute confusion avec des œufs de saumon génétiquement modifiés », explique Thibault Rehn, de Vigilance OGM.
Le saumon génétiquement modifié est le premier animal GM destiné à l'alimentation au monde. La société AquaBounty a terminé la construction d'une usine terrestre de poisson GM à Rollo Bay, Î.-P.-É., Canada, où elle propose maintenant de fabriquer et de vendre des œufs de saumon atlantique GM et des œufs non GM. L'entreprise affirme que les premiers saumons génétiquement modifiés seront prêts à être vendus en 2020.
En avril 2019, la ministre de l'Environnement et du Changement climatique au Canada Catherine McKenna a approuvé la production du tout premier saumon génétiquement modifié à l'installation terrestre de Rollo Bay. La nouvelle activité de fabrication et de vente d'œufs de saumon non génétiquement modifiés aux côtés d'œufs génétiquement modifiés a également été évaluée par le Département de pêches et océans dans son évaluation des risques de 2019. Cela a amené les scientifiques à recommander un certain nombre de conditions de gestion des risques pour réduire le potentiel de contamination, notamment la production des œufs GM et non GM dans des bâtiments ou zones séparés, l'expédition à intervalles séparés et l'étiquetage dans et hors les boîtes de transport. (2)
« Dans le pire des cas, il s'agit d'une erreur qui consiste à envoyer sans le savoir des œufs de saumons génétiquement modifiés à une entreprise pour la production en mer, ce qui mettrait le saumon sauvage en danger, a précisé M. Rehn. L'erreur humaine est une cause prévisible de contamination accidentelle. »
Le récent rapport du Réseau canadien d’action sur les biotechnologies (RCAB) intitulé « La contamination par les OGM au Canada : Échec du confinement des organismes vivants modifiés- incidents et impacts » documente le rôle de l'erreur humaine dans deux cas antérieurs de contamination d'animaux GM expérimentaux (porcs) au Canada. (3)