Nous sommes plus forts que Monsanto
Marches citoyennes dans 4 villes au Québec
Montréal, le 20 mai 2017 – Aujourd’hui, plusieurs centaines de manifestant-e-s sont rassemblé-e-s dans les rues de Montréal, mais aussi dans celles de Saint-Georges de Beauce, Thetford Mines et Québec. Ils dénoncent le contrôle de quelques grandes multinationales des biotechnologies, comme Monsanto, sur notre système agroalimentaire et sur nos politiques. Les quatre marches du Québec s’inscrivent dans le mouvement mondial contre Monsanto, qui cette année compte plus de 180 marches dans une trentaine de pays à travers le monde.
« Les Libéraux provinciaux ont promis l'étiquetage obligatoires des OGM en 2003. Depuis, les citoyen-ne-s du Québec attendent toujours cet étiquetage des OGM », rappelle Thibault Rehn de Vigilance OGM. Pourtant, plus de 75% des Canadien-ne-s souhaitent l’étiquetage obligatoire des OGM. Le dernier sondage réalisé par Santé Canada en 2016 révèle que ce sont 78 % des personnes sondées qui souhaitent ce droit de savoir, pour diverses raisons : environnementales, de santé, d'éthique ou encore pour des croyances religieuses.
« En tant que citoyenne de Thetford Mines, il est essentiel pour moi que le député de notre circonscription, Monsieur Laurent Lessard, qui est aussi le Ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation au Québec (MAPAQ), agisse en leader dans le dossier de l’étiquetage OGM. C’est pour que les citoyen-ne-s puissent se faire entendre que j’ai souhaité organiser cette première marche à Thetford Mines », explique Stéphanie Gamache, citoyenne de Thetford Mines.
Rappelons que l'utilisation des cultures OGM est étroitement liée aux pesticides à base de glyphosate, dont l'utilisation a augmenté de 71% au Québec de 2006 à 2012[1]. Mais des alternatives sont possibles. Un rapport déposé par la rapporteur spécial sur l’alimentation de l’ONU en mars 2017 annonce clairement la couleur : la solution des pesticides pour nourrir le monde est un mythe et les multinationales ont recours à des stratégies de marketing « non éthiques et agressives ». C’est plutôt l’agriculture de proximité, faite dans le respect de l’environnement et des agriculteurs, qui nourri réellement le monde.
«Je me suis lancé en agriculture biologique il y a plus de 20 ans et je n’ai jamais regretté ce choix », témoigne Serge Giard, vice président de Vigilance OGM et agriculteur biologique en grandes cultures à St-Hugues. « J’ai des bons rendements et j’obtiens de meilleurs prix pour mes récoltes, et cela en n’utilisant pas de pesticide chimique. C’est possible de cultiver autrement et le gouvernement doit appuyer d’avantage l’agriculture biologique et plus respectueuse de l’environnement au Québec ».
« 64 pays dans le monde ont déjà instauré l'étiquetage des OGM, pourquoi ce droit de savoir est encore refusé aux Québécois-e-s? Le Québec doit agir en leader, alors qu’au fédéral, les Libéraux et les Conservateurs viennent de voter majoritairement contre l’étiquetage obligatoire des OGM », ajoute M. Rehn. L’étiquetage des aliments GM est d’autant plus urgent que le premier animal génétiquement modifié autorisé au monde, le saumon de l’Atlantique, a été approuvé pour la consommation humaine, et ce, seulement au Canada. Il pourra se retrouver dans les épiceries dans la prochaine année.
Il faut que les gouvernements soient à l'écoute des citoyen-ne-s, et non des compagnies qui contrôlent les semences, les pesticides et font des profits faramineux au dépend de notre santé et de notre environnement. Ils doivent appliquer le principe de précaution et faire preuve de transparence. Cela commence par l’étiquetage obligatoire des OGM et ainsi donner le choix aux citoyens d’appuyer le type d’agriculture et d’aliments qu’ils souhaitent.
--> Retrouvez la Revue de Presse des 4 marches qui se sont déroulées le samedi 20 mai au Québec: Revue de presse-2017
Pour informations :
Marches contre Monsanto (March Against Monsanto) est un mouvement d’initiative citoyenne ayant démarré en Californie. L’instigatrice, Tami Canal, a organisé la première manifestation à la suite de la campagne référendaire californienne de 2012 sur l’étiquetage obligatoire des OGM, lors de laquelle la multinationale Monsanto a dépensé plus de huit millions de dollars afin de convaincre le public de voter contre la proposition, qui avait alors été battue.