s-metolachlore

S-métolachlore

Le pesticide ayant le plus d'impacts sur la santé et l'environnement au Québec, interdit en Europe

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champ vert avec un tracteur

Aujourd'hui, Vigilance OGM est heureuse de souligner la dernière journée d’utilisation des pesticides à base de S-métolachlore, suite à son non-renouvellement dans l’ensemble de l'Union européenne.

Le S-métolachlore est un herbicide très utilisé en Europe comme au Québec, principalement dans les cultures de maïs.

Dans ses bilans de vente des pesticides, le gouvernement du Québec indique que, depuis plusieurs années, les pesticides à base de S-métalochlore sont ceux qui ont le plus d’impacts sur la santé et l’environnement (1).

En février, l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA), dépendante de Santé Canada, a lancé des consultations pour la réévaluation du S-métolachlore : l’ARLA y propose majoritairement des changements d’étiquettes (2) afin de prendre en compte les dangers identifiés par la science récente, mais n’envisage pas, de ne pas renouveler son autorisation (3).

« En Europe, quand la science identifie de nouveaux dangers liés à des pesticides, on vient suspendre leur autorisation. Ici, on change les étiquettes », ironise Laure Mabileau, responsable de la campagne « Sortir du glyphosate ».

« Si l’évaluation de Santé Canada était basée sur la science, le gouvernement devrait interdire le renouvellement du S-métalochlore ».

 

POLLUTION DES EAUX

 

La décision européenne indiquait que les risques liés au S-métolachlore qui se dégrade en des dérivés chimiques (les « métabolites ») ne sont pas jugés acceptables dans l'eau potable, dans les eaux souterraines et de surface, ainsi que dans les milieux aquatiques. Au Québec, dans le dernier bilan sur la qualité de l’eau potable, on constate que le S-métolachlore est, avec les herbicides à base de 2-4 D, le seul à toujours être détecté (4). Ces concentrations ne dépassent jamais la norme québécoise de 35 µg/L. 

Cependant, il est à noter que cette norme est 350 fois supérieure à celle fixée en Europe comme critère de qualité de l’eau, et que les « métabolites » jugés problématiques en Europe ne sont testés au Québec ni dans l’eau potable ni dans les eaux souterraines.

« Si on appliquait les normes européennes ici, on devrait les interdire : on dépasse de 5 fois les concentrations maximales de s-métolachlore dans l’eau potable et de 210 fois celles dans les eaux de rivière » déclare Mme Mabileau. « C’est énorme. » 

 

NI TRANSPARENT NI SCIENTIFIQUE

 

En mai dernier, Vigilance OGM a co-signé les commentaires envoyés par Ecojustice lors des consultations en lien avec le renouvellement du S-métolachlore en compagnie de l'Association canadienne des médecins pour l'environnement, Environmental Defence, Safe Food Matters Inc., la Fondation David Suzuki et Les amiEs de la terre du Canada (5).

Dans ces commentaires, les groupes environnementaux critiquent que l'ARLA n'a pas réussi à obtenir des fabricants qui demandent l’homologation de leurs produits, des données de toxicité concernant les effets potentiels des coformulants. « Pour nous, la décision n’est ni transparente ni scientifique et le titulaire n'a pas satisfait à l'obligation qui lui incombe — en vertu de la loi — de démontrer scientifiquement qu'il existe une certitude raisonnable qu'aucun dommage ne sera causé à la santé humaine et à l'environnement » indique Mme Mabileau. 

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(1) Bilan des ventes de pesticides au Québec - 2022, Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). Annexe 5 et 6 (lien) ; le 1er depuis 2018 sur les impacts sur la santé (depuis la chute de l’atrazine) et auparavant le second depuis 2016, ainsi que le 1er depuis 2006 concernant les impacts sur l’environnement  
(2) 2/5 propositions en santé et 5/6 propositions en environnement visent les étiquettes
(3) Projet de décision de réévaluation (PRVD2024-01), S-métolachlore et énantiomère R et préparations commerciales connexes, Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA), (lien)
(4) Bilan de mise en œuvre du Règlement sur la qualité de l’eau potable 2013-2018, Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP)
(5) S-Metolachlor, Proposed Re-Evaluation Decision (PRVD2024-01), Ecojustice, 29 mai 2024

Contact : 
Laure Mabileau, responsable de la campagne « Sortir du glyphosate », Vigilance OGM
(438) 395-6121

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