Dans le dossier des OGM et des pesticides, le lobbyisme règne en maître. En veut pour preuve cet aveu de M. Pierre Paradis, alors ministre de l'Agriculture du Québec, en 2015 : « Monsanto est plus fort que le gouvernement du Québec » (1).
Le lobbyisme au Québec et au Canada — comme ailleurs dans le monde — est un enjeu démocratique majeur qui ne date pas d’hier. En 1962, la scientifique Rachel Carson a publié Printemps silencieux : un livre qui a attiré l'attention du monde entier sur les méfaits des pesticides (tels que le DDT) sur les écosystèmes. Ses avertissements ont suscité des critiques et une résistance farouche de la part de l'industrie des pesticides. Des géants de la chimie, comme Monsanto, ont lancé une campagne de peur en disant que si l'on réglementait plus sévèrement les pesticides cela entraînerait un « monde de famine et de maladies » (2).
Soixante ans plus tard, les lobbys de l’agrochimie sont plus puissants et mieux organisés que jamais, ils ont réussi à intégrer de nombreuses sphères de pouvoir, d’associations agricoles et de milieux universitaires.