OGM: effets potentiels sur la santé
En 2001, le groupe d’experts de la Société royale du Canada sur l’avenir de la biotechnologie alimentaire (1) a identifié plusieurs catégories de risques potentiels pour la santé humaine:
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la création de nouvelles substances toxiques;
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la création de nouveaux allergènes;
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la résistance aux antibiotiques.
Toxicité
Plusieurs études ont révélé des signes de toxicité des OGM, sur les reins et le foie par exemple. Cela peut notamment indiquer l’apparition de maladies chroniques. D’autres études démontrent des effets toxiques, tels que des lésions des organes (2).
La toxicité des OGM et des herbicides associés doit également être évaluée avec des études à long terme, telle que celle menée sur le maïs GM NK603 pendant deux ans par Gilles-Éric Séralini, biologiste moléculaire de l’Université de Caen en France. Il s’agit de l’étude la plus approfondie jamais menée sur un aliment GM et les pesticides qui y sont associés (3).
Reproduire celle-ci et d’autres études permettrait de confirmer ou d’infirmer ces résultats. Mener des tests plus poussés pourrait confirmer les impacts sur la santé humaine et aider à en identifier les causes. Malheureusement, les études à long-terme sont rarement menées par des organismes indépendants, incluant les départements gouvernementaux.
Allergies
Les allergènes sont des substances naturellement produites par les végétaux et certains animaux. Or, un aliment GM pourrait contenir une plus grande quantité d’allergènes par suite des réactions possibles de la plante à l’insertion d’un ou de plusieurs gènes introduits dans son génome, y compris pour ce qui est de la production de la ou des protéines. (4) La cause de l’augmentation des allergies alimentaires (5) en Amérique du Nord est largement méconnue (6). La question de l’allergénicité avec les aliments GM demeure problématique pour l’évaluation des risques et, comme l’a souligné le groupe d’experts de la Société royale du Canada sur l’avenir de la biotechnologie alimentaire, la multiplication du nombre d’aliments GM présents sur le marché et l’exposition accrue à ceux-ci fera augmenter la probabilité de risque d’allergie (1).
Résistance aux antibiotiques
On utilise un gène antibiotique comme marqueur pour vérifier si l’insertion s’est bien passée et si le trait nouvellement introduit exprime la fonction désirée. L’approbation d’aliments GM produits avec des gènes marqueurs résistants aux antibiotiques est déconseillée internationalement en raison du risque - même faible - que ces gènes puissent se transmettre aux bactéries intestinales. Pourtant, la plupart des aliments GM sur le marché ont été conçus de cette façon. La résistance aux antibiotiques chez les bactéries pathogènes constitue un problème mondial de plus en plus sérieux, qui menace l’avenir des traitements médicaux aux antibiotiques. La Commission européenne note également que «si les plantes GM dotées de gènes résistant aux antibiotiques sont cultivées sur une très vaste superficie, la possibilité d’un transfert de gènes à d’autres organismes (transfert génétique horizontal), normalement rare, pourrait devenir prépondérante» (7). Rappelons que nous avons, au Québec, de très grandes surfaces de cultures GM avec plus de 590 000 hectares ensemencés en 2017 (8).
Exposition alimentaire
Le groupe d’experts de la Société royale du Canada a souligné la nécessité de tenir compte de l’exposition alimentaire lors de l’évaluation du risque : «la probabilité d’un effet toxicologique est effectivement liée, non seulement à la nature de la substance à laquelle une personne pourrait être exposée, mais aussi au degré d’exposition» (1). Le groupe d’experts a également indiqué que le risque potentiel de développer des réactions toxiques ou allergiques aux aliments GM augmenterait probablement avec une exposition accrue (1).
(1) An Expert Panel Report on the Future of Food Biotechnology. (2001). Elements of Precaution: Recommendations for the Regulation of Food Biotechnology in Canada. (en ligne)
(2) Fagan, John, Michael Antoniou, and Claire Robinson. 2014. GMO Myths and Truths. Second edition, Version 1.0. Earth Open Source. Page 128. (en ligne)
(3) Séralini GE, E. Clair, R. Mesnage, et al. 2012. [RETRACTED:] Long term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize. Food Chem Toxicol. 50:4221-4231. (en ligne)
(4) Site du gouvernement du Québec sur les OGM, section :Toxicité et allergies liées à la présence du gène inséré, visité le 23 février 2018. (en ligne)
(5) Canada just started to study the prevalence of food allergies, but the Centers for Disease Control and Prevention in the United States report that in children under 18 years old, the prevalence of allergies has increased from 3.4% in 1997 to 5.1% in 2009-2011. See Kristen D. Jackson, LaJeana D. Howie, Lara J. Akinbami. 2013. Centers for Disease Control and Prevention. National Center for Health Statistics Data Brief Number 121, May. Trends in Allergic Conditions Among Children: United States, 1997–2011. (en ligne)
(6) Statement: No scientific consensus on GMO safety, statement made by more than 300 researchers, published via European Network of Scientists for Social and Environmental Responsibility, January 2015. (en ligne)
(7) European Commission, GMO Compass. Food Safety Evaluation Antibiotic Resistance Genes: A Threat? Accessed August 23, 2015. (en ligne)
(8) Statistique Québec 2017. (en ligne)