Impacts des pesticides sur l'environnement
Augmentation des pesticides
Le glyphosate est l’agent "actif" de multiples formulations d’herbicides, dont le plus connu est le Roundup de Monsanto. Ces herbicides sont formés de plusieurs autres produits chimiques, ce qui est susceptible d’en exacerber la toxicité et les impacts sur notre environnement et notre santé.
Les pesticides à base de glyphosate sont les plus vendus au Québec et au monde et leurs ventes au Québec ont augmenté de 66% de 2006 à 2015 (1). Cette augmentation est un des principaux facteurs de la hausse globale des ventes de pesticides au Québec. En 2010, on comptait plus de 750 produits à base de glyphosate sur le marché mondial. (2)
Le glyphosate est un herbicide non sélectif à large spectre. Sa fenêtre d’application est très large, allant de l’application pré-semis à post-semis, en culture, en post-culture. C’est l’un des rares herbicides qui peut également être utilisé pour la gestion des récoltes et le traitement de dessiccation (asséché). Il est aussi utilisé pour la gestion des mauvaises herbes en milieu non agricole, industriel et résidentiel, les forêts et les terres à bois. Au Québec, ils sont employés avec pratiquement toutes les cultures GM, notamment le soya et le maïs. Ils se retrouvent donc partout dans nos écosystèmes, et notamment dans 88% des échantillons prélevés dans nos cours d’eau dans le cadre du rapport du MDDELCC. (3).
Les pesticides à base de glyphosate sont les plus vendus au Québec et au monde et leurs ventes au Québec ont augmenté de 66 % de 2006 à 2015.
Une des grosses lacunes dans la réglementation des pesticides est que les agences analysent uniquement la dangerosité de l’agent dit ‘’actif’’ et non pas la formule commerciale complète, qui contient plusieurs produits chimiques. C’est cette dernière formulation que l’on disperse massivement dans notre environnement. Certains pesticides commerciaux ont démontré des taux de toxicité 1000 fois supérieurs à leurs agents actifs seuls. (4) L’évaluation des pesticides faite par les agences de réglementation est trop souvent insuffisante.
(1) Bilan de vente des pesticides au Québec, Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux Changements climatiques du Québec (MDDELCC). (en ligne)
(2) Krüger M, Schledorn P, Schrödl W, Hoppe HW, Lutz W, et al. (2014) Detection of Glyphosate Residues in Animals and Humans. J Environ Anal Toxicol 4:210. doi: 10.4172/2161-0525.1000210. (en ligne)
(3) GIROUX, I. (2015). Présence de pesticides dans l’eau au Québec : Portrait et tendances dans les zones de maïs et de soya – 2011 à 2014, Québec, ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Direction du suivi de l’état de l’environnement, ISBN . 978-2-550-73603-5, 47 p. + 5 ann. (en ligne)
(4) Mesnage, R., Defarge, N., Spiroux de Vendômois, J., Séralini, G.-E. (2014). Major Pesticides Are More Toxic to Human Cells Than Their Declared Active Principles, University of Caen, Institute of Biology, CRIIGEN and Network on Risks, Quality and Sustainable Environment MRSH-CNRS. (en ligne)
Le cercle vicieux des pesticides
L’utilisation répandue des plantes tolérantes aux herbicides et celles résistantes aux insectes ont engendré une augmentation de l’utilisation des pesticides, et par conséquence le développement de résistances chez les insectes et les «mauvaises herbes». Les cultures tolérantes aux herbicides, particulièrement celles appelées «Roundup Ready», ont encouragé la pulvérisation répétée du même herbicide sur de vastes superficies de terres agricoles. Cela a ainsi diminué l’efficacité de certains pesticides et provoqué un usage plus intensif de ceux-ci. Cette stratégie, intégrée dans la logique du modèle agro-industriel, a généré un véritable cercle vicieux. En effet cette même stratégie a, par la suite, entraîné l’accroissement de l’utilisation des pesticides et l’apparition des « super mauvaises herbes » ainsi que la dépendance des agricultrices et agriculteurs face aux compagnies (Bayer, Syngenta, Monsanto...), en raison du brevetage des semences. Pour traiter ces résistances, il faut augmenter la fréquence d’application des herbicides, et, dans certains cas, il est même nécessaire de d’utiliser d’autres herbicides plus spécifiques ou puissants.
Cinq espèces de mauvaises herbes résistantes aux herbicides sont actuellement répertoriées au Canada. Un sondage en ligne mené en 2013 a permis d’estimer que les mauvaises herbes résistantes au glyphosate poussaient sur plus d’un million d’acres de terres agricoles canadiennes.(1) Fin 2017, le Centre de recherche sur les grains (CÉROM) a détecté pour la première fois au Québec une herbe résistante au glyphosate : la moutarde des oiseaux.
La stratégie de l’industrie pour répondre à la résistance des «mauvaises herbes» consiste essentiellement à commercialiser de nouvelles cultures GM résistantes à d’autres herbicides, tels que le 2,4-D et le Dicamba. Cette méthode risque d'engendrer les mêmes problèmes que ceux observés avec la surutilisation du glyphosate et entraîner ainsi un plus grand usage du 2,4-D et du Dicamba. En 2012, le Canada a été le premier pays à approuver l’introduction des cultures tolérantes au 2,4-D.
«Malgré l’utilisation massive du glyphosate, un herbicide à large spectre conçu pour contrôler une grande variété de mauvaises herbes, l’usage d’autres herbicides n’est pas éliminé pour autant et ces derniers demeurent bien présents. En effet, ces produits sont souvent utilisés en combinaison avec le glyphosate. D’ailleurs, afin de limiter le développement de la résistance des mauvaises herbes au glyphosate, les fabricants conçoivent des formulations de mélanges commerciaux contenant un ou plusieurs autres herbicides avec un mode d’action différent ou recommandent des mélanges de matières actives différentes.» - MDDELCC (2)
Dow AgroSciences a créé le maïs Enlist, conçu pour résister à son herbicide Enlist Duo, qui est un mélange de glyphosate et de 2,4-D sous forme de sel de choline. Ce maïs est en vente au Québec depuis 2017. Quant au soya tolérant au dicamba de Monsanto, il est sur le marché québécois depuis 2016.
Les malherbologistes considèrent que les nouvelles cultures tolérantes aux herbicides n’auront qu’une utilité restreinte, car il existe déjà de nombreuses mauvaises herbes résistantes à ces anciens herbicides. Il existe seize espèces de mauvaises herbes résistantes au 2,4-D dans le monde (dont quatre aux États-Unis et deux au Canada) (3), et six résistantes au dicamba (dont deux aux États-Unis et deux au Canada). Selon les scientifiques canadiens Hugh Beckie et Linda Hall, « Les cultivars possédant des caractères empilés de tolérance aux herbicides (ex. glyphosate, glufosinate, dicamba ou 2,4-D) permettront une protection de courte durée contre les mauvaises herbes RH, mais perpétueront l’usage des intrants chimiques et le phénomène de sélection menant à l’émergence de mauvaises herbes capables de résister à plusieurs herbicides (4). » En 2012, le commissaire à l’environnement de l’Ontario a publié une analyse qui parvenait à la conclusion suivante : « Si ces nouvelles plantes GM sont approuvées au Canada, l’Ontario pourrait assister au cours des prochaines années à une augmentation des applications de 2,4-D dans les champs (5).
(1) ONE MILLION ACRES OF GLYPHOSATE RESISTANT WEEDS IN CANADA: STRATUS SURV. (en ligne)
(2) GIROUX, I. (2015). Présence de pesticides dans l’eau au Québec : Portrait et tendances dans les zones de maïs et de soya – 2011 à 2014, Québec, ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Direction du suivi de l’état de l’environnement, ISBN . 978-2-550-73603-5, 47 p. + 5 ann. (en ligne)
(3) Weedscience.org. 2014. Weeds Resistant to the herbicide 2,4-D. (en ligne)
(4) Beckie, Hugh J., and Linda M. Hall. 2014. Genetically-Modified Herbicide- Resistant (GMHR) Crops a Two-Edged Sword? An Americas Perspective on Development and Effect on Weed Management. Crop Protection 66 (December): 40–45.
(5) Environmental Commissioner of Ontario. 2012. Revenge of the Weeds. Eco Issues. October.
Eau
La qualité de l’eau des rivières est un indicateur important de l’impact de l’agriculture sur l’environnement. Une mauvaise qualité de l’eau influe directement sur la santé des organismes vivants qui peuplent les écosystèmes aquatiques, mais aussi sur la santé des populations avoisinantes.
"Le suivi de la présence de pesticides que le MDDELCC effectue montre que la qualité de l’eau des rivières testée en milieu agricole se dégrade. Des pesticides, parmi ceux les plus susceptibles de nuire à la santé et à l’environnement, se trouvent parfois dans les rivières à des concentrations qui dépassent les critères déterminés pour protéger la vie aquatique. De plus, la fréquence des dépassements augmente." (1)
Les pesticides infiltrent inévitablement les cours d’eau. C’est le cas pour les herbicides à base de glyphosate qui sont très solubles dans l’eau. Ils persistent dans les eaux de surface et demeurent hautement toxiques pour les organismes aquatiques et les amphibiens. (2) Sur l’étiquette de son produit, Monsanto indique d’ailleurs que le Roundup est toxique pour les organismes aquatiques, et avise les utilisateurs d’éviter de l’appliquer directement sur tout plan d’eau (3).
Le MDDELCC a mis en place des mesures de suivi pour analyser la présence de pesticides et son évolution dans les cours d’eau du Québec. Le dernier rapport sur la présence des pesticides dans l’eau (4) conclut que l’usage accru du glyphosate de façon marquée au cours des dix dernières années coïncide automatiquement avec la hausse statistiquement significative des concentrations médianes dans les quatre rivières à l’étude. En 2014, 88% des échantillons montraient la présence de glyphosate dans les rivières. Quant à l’AMPA (produit de dégradation du glyphosate) 70,8% des échantillons en démontraient la présence en 2014.
Dans le cas du glyphosate, les concentrations ne dépassent pas les critères de qualité de l’eau visant la protection des espèces aquatiques. Cependant, les critères fixés par le ministère de l’environnement du Québec sont souvent très supérieurs aux normes Européennes et se basent sur les recommandations du Fédéral. D’ailleurs le Fédéral a récemment fait passer le critère de vie aquatique chronique pour le glyphosate de 65 ug/l à 800 ug/l, soit une augmentation de 1300%. Certaines études démontrent que même avec de faible doses de glyphosate dans l’eau potable, de graves lésions rénales apparaissent chez les animaux de laboratoires. (5)
Il est important de souligner que la norme Québécoise sur l’eau potable en ce qui concerne le glyphosate est 2100 fois supérieure aux critères européens soit 210 μg/l contre 0,1 μg/l.
Sur l’ensemble des pesticides analysés dans le rapport du MDDELCC, on constate que la fréquence des dépassements des critères de qualité de l’eau visant la protection des espèces aquatiques est passée de 14 % environ (de 2008 à 2010) à près de 100 % dans les stations du réseau de base et que «les concentrations de l’herbicide glyphosate ont continué à augmenter dans l’eau des rivières».
(1) Pesticides en milieu agricole, Chapitre 3, Rapport du commissaire au développement durable, Printemps 2016, Rapport du Vérificateur général du Québec à l’Assemblée nationale pour l’année 2016-2017.
(2) Relyea, R.A. 2005. The impact of insecticides and herbicides on the biodiversity and productivity of aquatic communities. Ecological Applications 15: 618-627. Relyea, R.A. 2005. The lethal impact of roundup on aquatic terrestrial amphibians. Ecological Applications, 15: 1118–1124. Relyea, R.A., Schoeppner, N.M. & Hoverman, J.T. 2005. Pesticides and amphibians: the importance of community context. Ecological Applications, 15: 1125–1134.
(3) National Pesticide Information Center. Last updated 2015.
(4) Giroux, I. (2015). Présence de pesticides dans l’eau au Québec : Portrait et tendances dans les zones de maïs et de soya – 2011 à 2014, Québec, ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Direction du suivi de l’état de l’environnement, ISBN . 978-2-550-73603-5, 47 p. + 5 ann.
(5) Karen Larsenet al , Effects of sub-lethal exposure of rats to the herbicide glyphosate in drinking water: Glutathione transferase enzyme activities, levels of reduced glutathione and lipid peroxidation in liver, kidneys and small intestine Environnemental Toxicology and Pharmacology, n 34 , 2012, p 811-818.
Biodiversité
Un tiers de l’alimentation mondiale dépend des pollinisateurs. Une étude de l'Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture met de l'avant que la faune pollinisatrice est le facteur le plus déterminant des rendements agricoles. (1)
Cultures tolérantes aux herbicides
En vingt ans d’utilisation, les cultures tolérantes aux herbicides ont eu d’importants impacts sur la biodiversité. Ceux-ci découlent largement de l’expansion des monocultures de même que de l’augmentation de l’utilisation de certains herbicides. Les différents herbicides ont des conséquences variées sur la biodiversité en fonction de leurs propriétés, de leur taux d’application et de leurs modalités d’utilisation. Dans l’ensemble toutefois, les cultures tolérantes aux herbicides ont favorisé une utilisation d’herbicides qui amenuisent la biodiversité végétale au sein des systèmes agricoles. Par conséquences, cela peut limiter le nombre d’habitats et de sources d’alimentation pour divers organismes vivants utiles tels que les abeilles et certaines espèces de papillons.
Les populations de monarques en Amérique du Nord ont décliné de 90% au cours des vingt dernières années.
L’une des principales raisons du déclin prononcé de cette espèce réside dans la diminution des peuplements d’asclépiades, notamment sur le territoire de reproduction du monarque dans la zone de culture de maïs (Corn Belt) aux États-Unis, où l’utilisation de glyphosate sur les cultures tolérantes aux herbicides et leurs environs est fréquente. (2) La réduction de l’habitat du monarque empêche cette espèce de se reproduire. Le glyphosate compte parmi les quelques herbicides capables de tuer l’asclépiade commune. Plusieurs études montrent aussi que l’exposition chez certains vertébrés à des doses 50 à 1540 fois inférieurs à celles utilisées dans les cultures de soya transgénique peuvent entraîner des malformations. (3)
Cultures résistantes aux insectes
Les plantes résistantes aux insectes ne sont pas seulement toxiques pour les insectes ciblés, mais aussi pour des insectes non ciblés. Il a été montré qu’une exposition prolongée au pollen de maïs Bt affectait le comportement (4) et la survie (5) du papillon monarque, le plus connu des papillons d’Amérique du Nord. (6, 7, 8, 9) Il a aussi été exposé depuis longtemps que les pesticides peuvent avoir des répercussions négatives sur les colonies d’abeilles mellifères (10).
Cette impossibilité de limiter l'action toxique sur les insectes nuisibles peut affecter négativement des organismes bénéfiques. Par exemple, les plantes Bt sont néfastes (11) pour des insectes importants dans le contrôle naturel des ravageurs du maïs, comme les chrysopes vertes. (12, 13) Au Canada, comme ailleurs, l’évaluation des risques environnementaux des cultures Bt prend uniquement en compte la toxicité aiguë directe sans évaluer les effets sur les organismes situés plus haut dans la chaîne alimentaire,. Par exemple, les chrysopes vertes sont à risques en raison de la toxicité des cultures Bt à travers les proies dont elles se nourrissent. Le mode d’évaluation basé uniquement sur les risques directs a largement été critiqué, et beaucoup de scientifiques estiment que les impacts des cultures Bt nécessitent des études prenant compte de tous les niveaux de la chaîne alimentaire. (14, 15)
D’autre part, la toxine des plantes Bt est persistante dans l’environnement et est produite durant toute la durée de la saison de croissance. En plus des impacts de ce phénomène sur les sols et les organismes non ciblés, l’exposition prolongée des insectes à de fortes doses de Bt accroît le risque de les rendre résistants.
Cela a mené à l’apparition de «super insectes résistants».
Bien qu’aucun cas de résistance chez les insectes ravageurs n’ait été enregistré au Canada, l’expansion de ce phénomène aux États-Unis constitue une mise en garde. Des cas de résistance au Bt chez la chrysomèle des racines du maïs sont rapportés depuis 2009 au sein de la zone de culture de maïs (Corn Belt) aux États-Unis (16), et d’autres cas similaires sont maintenant observés dans d’autres zones de ce pays.
(1) L.A. Garibaldi. Mutually beneficial pollinator diversity and crop yield outcomes in small and large farms. Science. Vol. 351, January 22, 2016, p. 388. doi: 10.1126/science.aac.7287. (en ligne)
(2) Morandin, Lora A., and Mark L. Winston. 2005. Wild Bee Abundance and Seed Production in Conventional, Organic, and Genetically Modified Canola. Ecological Applications 15 (3): 871–81.
(3) Andrés Carrasco et al, Glyphosate-based herbicides produce teratogenic effects on vertebrates by impairing retinoic acid signaling. Chem Res Toxicol. 2010 Oct 18;23(10):1586-95.
(4) Prasifka, P.L., Hellmich, R.L., Prasifka, J.R. & Lewis, L.C. 2007. Effects of Cry1Ab-expressing corn anthers on the movement of monarch butterfly larvae. Environ Entomolology 36:228-33.
(5) Dively, G.P., Rose, R., Sears, M.K., Hellmich, R.L. Stanley-Horn, D.E. Calvin, D.D. Russo, J.M. & Anderson, P.L.. 2004. Effects on monarch butterfly larvae (Lepidoptera: Danaidae) after continuous exposure to Cry1Ab expressing corn during anthesis. Environmental Entomology 33: 1116-1125. (en ligne)
(6) Lang, A. & Vojtech, E. 2006. The effects of pollen consumption of transgenic Bt maize on the common swallowtail, Papilio machaon L. (Lepidoptera, Papilionidae). Basic and Applied Ecology 7: 296—306. (en ligne)
(7) Darvas, B., Lauber, E., Polga´r, L. A., Peregovits, L., Ronkay, L., Juracsek, J., et al. (2004). Nontarget effects of DK-440-BTY (Yieldgard) Bt-corn. First Hungarian–Taiwanese entomological symposium, 11–12 October 2004, Budapest Hungarian National History Museum (p. 5).
(8) Felke, V.M. & Langenbruch, G.A. 2003. Wirkung von Bt-Mais-Pollen auf Raupen des Tagpfauenauges im Laborversuch (Effect of Bt-maize-pollen on caterpillars of Inachis io in a laboratory assay). Gesunde Pflanzen, 55: 1-7.
(9) Felke, M., Lorenz, N. & Langenbruch, G-A. 2002. Laboratory studies on the effects of pollen from Bt-maize on larvae of some butterfly species. Journal of Applied Entomology 126: 320–325.
(10) Michaud, D. (2005). Impact environnemental des cultures transgéniques cultivées au Québec, Rapport final Projet PARDE o2-1 présenté au Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec, Université Laval. (en ligne)
(11) Obrist, L.B., Dutton, A., Romeis, J. & Bigler, F. 2006. Biological activity of Cry1Ab toxin expressed by Bt maize following ingestion by herbivorous arthropods and exposure of the predator Chrysoperla carnea. BioControl 51: 31-48. (en ligne)
(12) Obrist, L.B., Dutton, A., Romeis, J. & Bigler, F. 2006. Biological activity of Cry1Ab toxin expressed by Bt maize following ingestion by herbivorous arthropods and exposure of the predator Chrysoperla carnea. BioControl 51: 31-48. (en ligne)
(13) Harwood, J.D., Wallin, W.G. & Obrycki, J.J. 2005. Uptake of Bt endotoxins by non-target herbivores and higher order arthropod predators: molecular evidence from a transgenic corn agroecosystem. Molecular Ecology 14: 2815-2823. (en ligne)
(14) Snow, A. A., Andow, D.A., Gepts, P., Hallerman, E. M., Power, A., Tiedje, J. M. & Wolfenbarger, L.L. 2005. Genetically engineered organisms and the environment: current status and recommendations. Ecological Applications, 15: 377–404. (en ligne)
(15) Andow, D.A. & A. Hilbeck. 2004. Science-based risk assessment for non-target effects of transgenic crops. Bioscience, 54: 637-649. (en ligne)
(16) Gassmann, Aaron J., Jennifer L. Petzold-Maxwell, Ryan S. Keweshan, and Mike W. Dunbar. 2011. Field-Evolved Resistance to Bt Maize by Western Corn Rootworm. PLoS ONE 6 (7): e22629.
Sol
L’utilisation de pesticides et de cultures GM appauvrit les écosystèmes des sols. Par exemple, de nombreuses cultures Bt sécrètent leur toxine de la racine vers le sol (1). Les résidus des cultures GM restant dans les champs contiennent de la toxine Bt active (2, 3, 4).
Glyphosate = Chélateur
En 1964 , le glyphosate était breveté pour la première fois par Stauffer Chemical pour détartrer les chaudières et les canalisations d’eau puisque c’est un chélateur de métaux puissant, c'est-à-dire qu’il est capable de fixer de nombreux métaux. Le glyposate est un chélateur à large spectre qui se lie avec de nombreux minéraux comme le calcium, le cobalt, le cuivre, le fer, le magnésium, le manganèse, le nickel ou le zinc.
Cette propriété a pour conséquence qu’il séquestre et fixe les micronutriments présents dans le sol, de sorte que les minéraux dont la plante a besoin pour se nourrir ne sont plus disponible pour elle. Le résultat est une déficience minérale qui affaiblit les plantes et les empêche de combattre les agents pathogènes que l’herbicide a rendu virulents. C’est ainsi que l’usage massif du glyphosate au cours des vingts dernières années a entraîné la prolifération de plusieurs nouvelles maladies qui prolifèrent dans les champs (5) (6) (7) (8) (9). Myriam Fernandez, spécialiste des maladies des plantes à Agriculture Canada, a découvert qu’il y avait plus de fusarium pathogène, ce qui augmente les maladies, dans les champs GM où l’on appliquait du glyphosate. (10) Le glyphosate détruit aussi les bactéries rhizobium qui permettent à la plante de capter l’azote de l’air ou celles qui lui fournissent le manganèse, lequel est le plus chelaté. (11)
Le glyphosate a tendance à se fixer à certains minéraux retrouvés dans les sols, les empêchant ainsi d’être absorbés par les plantes, de plus le glyphosate étant antibiotique il peut diminuer la capacité des plantes à résister à certaines maladies, il en résulte une augmentation de l’utilisation d’engrais et de pesticides.
Glyphosate = Antibiotique
En 2010, Monsanto a obtenu un brevet pour ces fonctions d’antibiotique humain, capable de détruire de nombreuses bactéries, mais aussi des virus, des parasites ou des champignons. L’herbicide est donc aussi un biocide à très large spectre. D’une façon similaire à un antibiotique utilisé en médecine, le glyphosate va potentiellement tuer le microbiote du sol qui est l'ensemble des micro-organismes (bactéries, levures, champignons, virus). Tous les organismes bénéfiques du sol qui aident la plante à résister aux maladies sont très sensibles à l’activité antibiotique du glyphosate, mais les agents pathogènes, comme les bactéries E.coli, les salmonelles, les listeria ou les clostridium, sont tous résistants. Donc, quand on applique du glyphosate dans les champs, on favorise les organismes pathogènes et on élimine ceux qui sont capables de contrôler les maladies. (5) (12) Quand les maladies apparaissent dans les champs que fait-on ? On utilise des pesticides ! C’est très rentable pour les compagnies qui les vendent.